Algérie : Appels à la vigilance a la veille de la fête de l’Aïd El Adha


les appréhensions se font sentir et les appels des professionnels de la santé à la vigilance se multiplient. Selon le Dr le docteur Mohamed Yousfi, président du syndicat national des praticiens de la santé publique, les mesures qui ne sont pas respectées par seulement 5% de la population mettront à bas tout ce qui a été entrepris jusque-là. Une fête à risque ?

Les Algériens célébreront, malgré la pandémie, la fête religieuse de l’Aïd El Adha. Dans les quartiers populaires de la capitale, les moutons à sacrifier meublent déjà le décor. Les citoyens respecteront-ils les règles barrières, comme exigé par les pouvoirs publics, les oulémas et les professionnels de la santé ? Les appréhensions se font sentir et les appels à la vigilance se multiplient. «Tout relâchement sera fatal», prévient le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique. «Le fond du problème est clair. Tant qu’il y a des individus qui sont dans le déni, qui refusent de prendre leurs responsabilités individuelles et collectives vis-à-vis de leur famille et de leur pays, nous ne sortirons pas de l’auberge. Les mesures de distanciation doivent être strictement appliquées. Les pouvoirs publics doivent veiller à leur exécution car ces derniers jours, qu’ils ont fait preuve de laxisme. Les personnes qui respectent les consignes ne doivent pas payer pour les autres», insiste-t-il. Le praticien signale que « le non-respect de ces mesures fera échouer tout ce qui a été entrepris jusque-là». Il appelle ainsi à la fermeté dans l’application des dispositions dissuasives prévues, notamment lors de cette fête religieuse. «Il ne suffit pas de prendre des décisions mais il faut les mettre en application», insiste-t-il. Il pense également que les mesures prises jusqu’à présent n’ont pas été suffisantes. L’application stricte de la loi doit être, selon lui, pérenne jusqu’à ce qu’on puisse sortir de cette crise sanitaire qui a tout chamboulé. En attendant, la majorité des citoyens a opté pour l’observation du rite sacrificiel. Pas question pour eux de déroger à la règle lors de cette crise sanitaire. Un choix que l’association des oulémas dit comprendre, tout en insistant sur l’application rigoureuse des mesures préventives. Elle va même jusqu’à permettre le remplacement du sacrifice par une aumône à attribuer aux nécessiteux. Son secrétaire général, Abderrazak Guessoum, met en garde contre toute négligence devant mener à une catastrophe. Il pense que l’abattage du mouton dans les espaces publics ne doit en aucun cas être toléré. «C’est un Aïd pas comme les autres, d’où l’importance de se soumettre aux règles d’hygiène pour éviter un rebond des contaminations», soutient-il. Au moment où l’on ne cesse de mettre en avant la négligence des citoyens, cet Aïd est une autre épreuve à supporter... Quelles en seront les conséquences ? Les professionnels de la santé croisent les doigts.